jeudi 12 décembre 2019

... fête de noël

 

   Ah bordel, noël c'est déjà dans deux semaines et comme chaque année je me mets à détester profondément cette fête alors qu'au fond j'adore les bonnets rouges (non, pas Cousteau et ses autres homologues camionneurs), les trucs qui brillent (pas les strass, c'est caca les strass), le vin chaud (pourtant dès que ça refroidit, c'est dégueulasse) et même (un peu) les "Mon chéri" et autres chocolats bizarres à la liqueur.

    Inexorablement, depuis plusieurs années, un profond ressentiment familial ressurgit à cette période de l'année. C'est simple, autour de moi tout le monde s'en bas les boules à neige et chacun se replie sur soi telle une dinde atrophiée par trop de cuisson. En novembre, je suis comme une gosse de 6 ans attendant le père noël dans l'espoir ultime et fantasmé d'un moment idéal. En décembre, j'ai 7 ans et je découvre que le Père noël est un gros enculé qui met la main aux fesses des petites filles tout en faisant de la pub pour le Grand Capital.

   Cette année encore, donc se pose encore la question de ce que je vais faire les soir du 24 décembre et midi du 25. À savoir : totale incruste dans une branche de la famille, accepter qu'une infime partie de la famille s’incruste à moi (en tout bien tout honneur) malgré une envie très limitée, attendre une invitation d'une autre partie de la famille (oui, quand il y en a plus, y en a encore) à qui je ne donne jamais de nouvelles et qui ne viendra donc jamais, me lancer dans le bénévolat (et m'entendre dire qu'il est trop tard, que les relents altruistes doivent exclusivement débuter dès le mois d'Août) ou le passer seule à me gaver d'huitres, de champagne, de chocolats et autres aliments aphrodisiaques qui renforceront sans équivoque, mon sentiment de solitude.

  [Épilogue] Pour éviter de m'en prendre de manière véhémente à du mobilier urbain clignotant et des vitrines joliment débilitantes, j'ai choisi la première solution. Une petite pensée à ceux qui n'ont vraiment pas de solution sous le coude et un gros big up à tous ceux qui ont réussi à s'en foutre avec le temps ...


vendredi 20 septembre 2019

... la marche pour le climat

   

   Cet après-midi, esseulée et suffocante, j'ai tenté un truc : une marche pour le climat. Parce que le concept me plaisait bien, parce que j'ai toujours adoré les slogans inventifs rapportés dans les médias et parce que je me considère comme une écologiste non violente.

   Oui mais ... même si j'ai adoré voir quelques moines bouddhistes et des vélo-sapiens piétiner cette grosse connasse d'asphalte ensemble, je me suis rapidement sentie mal à l'aise dans cette "grève pour le climat" qui était essentiellement composée de jeunes étudiants. /!\ Attention/Warning : les propos qui suivent peuvent sonner réactionnaires/the purposes who are arrive now can ring Trumpylike (mon anglais est mauvais, je sais, je te dis zut et je dis zut aussi à gougle trad). C'est qu'on les sentait pas franchement inquiets et moyennement concernés les étudiants ...

   Mais bordel elle est passée où ta rage, Ô toi le jeune qui rayonne parce que t'as osé séché ton cours de technologie avec Mr Ramu qui a du poil dans les oreilles ? Et pourquoi tu endosses un sac à dos tout neuf qui coûte 1/6 de mon chômage ? Et pourquoi tu portes sur toi autant de maquillage que sur un étal entier de chez Sephoura ? Et surtout pourquoi tu écris "ACAB" et "La non-violence protège l’État" avec UNE PUTAIN DE CRAIE JAUNE ??!!

   Après, ils avaient prévu de tous s'allonger par terre, histoire de faire comme si ils étaient tous morts. Moi j'ai décidé d’arrêter là la partie de "Jacques a dit" mais je suis sûre qu'ils se sont bien marrés à faire des cadavres pour de faux et que rien ne changera après cette parade bisounoursienne. Merde y a pas à dire, je crois que je préfère les gilets jaunes ...

samedi 31 août 2019

... l'animation


    C'est la deuxième rentrée d'école que je ne fais pas et y'a pas à tortiller du séant : l'animation me manque !

   Ce ne sont pas les cris d'enfants à rendre sourd Beethoven, les plats infâmes mijotés dans des barquettes en plastique de la cantine, les projets pédagogiques capillotractés, les poux sautillant joyeusement de têtes en têtes, les légo qui se cachent sous les meubles, les livres avec trois pages manquantes et la couverture déchirée, le mépris d'une institutrice pour tout être vivant inférieur (animateurs, enfants = même combat), le salaire anorexique, les quinze minutes de négociations avec trois petits casse-couilles avant de démarrer un atelier ou le manque de matériel qui me manquent ... non, ce sont les animateurs !

    La magie de l'animation m'a permis, un été, de transformer une grosse colère de mes collègues à l'encontre de l'équipe de direction en un groupe funky qui allait boire des coups pour décompresser après le taff. Cette joyeuse bande réunissait un groupe qui n'aurait pas tenu une seconde dans la "vraie vie" : une bimbo et son prétendant "wesh" éploré, une hippie adolescente attardée, une lesbienne rock'n'roll révoltée, un quinquagénaire sacrément ésotérique et moi. Et le pire c'est que cette amitié a même duré un peu après la fin du contrat ...

   Cette solidarité, cette force de groupe, je l'ai retrouvé quasiment dans tous les centres de loisirs où j'allais : pas de concurrence pernicieuse entre collègues, pas de faux-semblants, pas de sourires forcés, aucune personne laissée sur le bas côté ... Des cons il y en avait, comme partout, mais c'était des cons agréables, des cons parfois même serviables. Tout ça, on s'en rend mieux compte quand on change de domaine professionnel, la grande famille laisse place à un individualisme et surtout à un élitisme des plus marqués. C'est comme si on faisait un saut définitif dans le monde adulte, et ça c'est pas très jojo ...

   Alors, c'est pourquoi je vous souhaite une bonne rentrée "camarades" avec "force et honneur" pour affronter cette armée d'effroyables marmots mignons et de directeurs aux petites oignons !  

jeudi 23 mai 2019

... Primark

En plus, sur Vinted, tu peux t'acheter des tongs-truites !

   Dès que je passe à Jeanne d'Arc, et même le lundi, c'est inévitable : je croise des dizaines et des dizaines de zombies personnes qui se trimballent toutes avec le même sac en papier fermé par deux grands autocollants bleus de la désormais célèbre firme irlandaise ... Ces sacs se retrouvent absolument partout : poussettes comme déambulateurs. On peut dire que les britanniques nous ont définitivement envahis et ce au nez et à l'imberbe de la statue cavalière représentant cette grande figure historique frônçaise qui trône, impuissante, juste devant le gigantesque magasin.

   Ça me désespère de voir à quel point les clients ne s'interrogent pas sur l'origine d'un tee-shirt qui coûte seulement 2 balles. Vu leur enthousiasme, ils se disent probablement qu'il a été fabriqué par des petites licornes, qui avec leurs petits sabots ont cousu des petits ourlets d'amour. Ces mêmes ourlets leur péteront à la gueule dans un mois, ce qui les obligera à sortir le matériel de couture. Et puis, Tatie Viviane va riper avec l'aiguille sur le cou de Tonton Jacquot qui va se mettre à pisser le sang et on devra l'amener aux urgences mais il sera trop tard et il mourra dans d'affreuses souffrances. Tout ça à cause de Primark.

   Alors, on me dira : " Oui mais les pauvres, ils font comment pour s'habiller ?! " Ben les pauvres, et les autres aussi d'ailleurs, ils z'ont qu'à se mettre à la sape d'occaze. Même Emmaüs a tellement bien compris le filon que les prix s'emballent comme deux ados après une vodka-redbull. Reste alors la solution des vide-dressings en chair ou en ligne, avec la garantie ET de ne pas pourrir la vie d'un dauphin ET de ne pas exploiter un ouvrier mineur et sous-payé ET de ne pas ressembler à Mme Vinel, la boulangère qui a kiffé le même petit haut que toi mais trois tailles au dessus.

mercredi 22 mai 2019

... smartphone



   En ce qui concerne la technologie, je dirai que je me situe en deçà des années 2000 : j'ai un gps "tomtom" (qui me localise parfois dans un champ), un lecteur mp3 (d'une capacité extraordinaire de stockage : 4 gigaaaaaa !), un téléphone portable (qui s'éteint au bout de 5 minutes de conversation si il n'est pas branché), un ordinateur portable (avec sa somptueuse ligne de pixels morts). Ces appareils sont, vous l'aurez compris, vieux, à moitié défectueux et n'ont qu'une seule fonction : la leur.

   Pire, quand j'étais à la fac, je n'avais pas de téléphone portable du tout et je demandais aux gens de me contacter par mail et sur un téléphone fixe (il était rose, avec des poils et répondait au doux nom de Pénélope). Ça rendait mes copains dingues et on me demandait régulièrement de reprendre mes esprits afin de faire comme tout le monde. L'entrée dans le monde professionnel a, de toutes façons, eu raison de mon entêtement.

   Pourtant, de mon point de vue, ce sont les autres qui sont devenus fous ! Moi, je parle (très ponctuellement, je tiens à le préciser) à mon chat mais les autres utilisent des applications pour miauler avec le leur. Montres connectées, cuisines à commande vocale, aspirateurs automatiques, voitures autonomes ... Tout, absolument tout est réuni pour faire un merveilleux film d'horreur (ou inspirer des textes comiques du plus bel effet, n'est-ce pas, Olivier ?). Hal ne se trouve peut-être pas dans une navette spatiale, Hal se trouve peut-être dans la paire de baskets connectées que vous venez de vous offrir ...

   On formait une belle communauté de résistance au smartphone avec quelques copains mais peu à peu, j'ai vu mes camarades tomber un à un à l'appel du téléphone "intelligent" (pour des raisons qui me sont inconnues). C'est ainsi que désormais, en soirée, on cède aux sirènes de l’immédiateté en regardant des réponses à des énigmes insolubles (Patrick Swayze ou Mel Gibson ?), des photos de soirée (Ahah, Patoche a une bite sur le front !) ou des vidéos virales ("J'ouvre le colis de ma grand-mère reçu en 1978"). Avant, on aurait attendu d'être chez soi et on aurait partagé nos trouvailles sur notre forum préféré ou sur Windows Messenger. Mais ça c'était avant ...


lundi 15 avril 2019

... bébé


Mannequin pour déguisement, une honorable profession.

 
Cher Pampers,

    Je te remercie pour l'échantillon gratuit de couche-culotte ainsi que le bon de réduction de 7,50 euros que j'ai reçu dans ma boite aux lettres. "Un petit cadeau pour vous et votre bébé", tu dis sur l'enveloppe. Ensuite, tu détailles toute la technologie de ta couche-culotte avec grand renfort de ™ et ®, parce que ça fait plus sérieux.

   Mais ce que tu dois savoir, Pampers, c'est que la couche-culotte a plus de chance de me servir à moi qu'à mon bébé, puisque je n'en ai pas. Déjà, la dernière fois, quand tu as la bonté de me rappeler que j'étais en âge de procréer, la couche-culotte envoyée a trouvé un autre usage ...

   Cette semaine-là, on avait dé-crémaillère avec les copains (tous en âge de procréer) et on a bien rigolé avec tous les objets dans l'appartement. Il y a des objets qui se sont retrouvés collés au plafond et ta couche-culotte, posée avec farce dans le tas "à donner", s'est retrouvée vissée sur la tête de mon petit copain (lui aussi en âge de procréer).

   Nous avons pu, donc, vérifier ensemble toutes les étapes que tu décris sur ton mode d'emploi de la couche-culotte :

- Étape 1 : Mettez vos mains à l'intérieur : étirez la couche-culotte et voyez par vous-même que les couche-culottes s'enfilent facilement et offrent un ajustement optimal.
=> Phase-test 1 : La couche-culotte a été enfilée tant bien que mal. Il faut dire que la chevelure longue et bouclée du testeur nous a donné du fil à retordre et surtout, il était bourré.

- Étape 2 : Touchez la partie extérieure de la couche-culotte : nous avons selectionné des matériaux ultra-doux pour offrir un confort optimal à la peau de votre bébé.
=> Phase-test 2 : Tu es vil, Pampers ! Oui c'était doux mais tes matériaux c'est de la daube chimiquement nauséabonde et je t'en veux d'avoir largement augmenté le risque de cancer du cheveu de l'homme qui partage ma vie. Alors mettre ça sur le cul d'un bébé, tu penses ...

- Étape 3 : Les micro-perles absorbent et capturent l'humidité loin de la peau de votre bébé, pour garantir jusqu'à 12 heures bien au sec.
=> Phase-test 3 : Le chéri bourré il a passé la couche-culotte à ses copains bourrés et je peux te dire qu'il faisait tellement chaud que la sueur accumulée de leurs fronts a largement invalidé cette dernière affirmation. C'est scientifique.

- Étape 4 : Grâce à ses côtés facile à déchirer, il suffit de tirer de chaque côté de la couche-culotte pour l'enlever. Aussi facile à enlever qu'à retirer !
=> Phase-test 4 : La couche-culotte étant passé de front imbibé à front imbibé pendant des heures, l'objet n'était plus identifiable en fin de soirée. Elle a fini à la poubelle, déformée, salie et taguée d'insanités.

   Pour conclure, Pampers, je te remercie d'avoir aussi bien ciblé tes futurs clients : matures, responsables et dignes de torcher des petits culs. C'est pourquoi, pour la prochaine soirée, je te fais une commande d'échantillons plus conséquente. On fera une soirée sympa, avec du rhum dans des biberons, qu'est-ce que t'en dis ?

samedi 16 mars 2019

... anniversaire


Non, ceci n'est pas le gâteau d'anniversaire d'un prépuce décédé !

   J'ai toujours considéré les anniversaires comme étant un moment très important de l'année, alors que dans le même temps j'ai bien conscience qu'il s'agit d'une pure construction sociétale et que certaines personnes réussissent l'exploit de s'en taper complétement. Parfois, ça m'arrangerait d'être née un 29 février ou de vivre chez certains juifs, musulmans ou les témoins de J (j'écris pas leur nom en entier, sinon ils vont me poursuivre toute ma vie entière avec des prospectus moches à la main), pour ne pas avoir à le fêter. Mais bon, pour faire passer le-monsieur-presque-tout-nu-sur-la-croix avant ma pomme (d'Adam), je ne suis pas encore prête !

   Bref, hier, et comme chaque année, je n'ai pas réussi à faire taire mon égo courroucé suite aux oublis. Il faut dire que cette année, ils étaient particulièrement nombreux et l'un d'eux, très moche et tristement ironique. Mon mécontentement a donc cherché, puis trouvé, l'ennemi idéal pour ce cru 2019 : facebook. Et oui ! Comme je l'abordais précédemment, ce couteau-suisse des internets a absolument tout remplacé pour certaines personnes : les journaux, la radio, l'agenda, le téléphone, les lettres, la politesse. Et n'étant plus inscrite dessus depuis maintenant un an et demi, j'ai tout bonnement disparu dans l’abysse du non-réseau social et ma date d'anniversaire avec.

    J'ai bien des méthodes alternatives à conseiller mais celles-ci seront toujours plus faillibles que n'importe quel logiciel. Il faut dire que je me sens quelque peu amish (j'ai la métaphore chrétienne aujourd'hui - c'est sûrement Grâce à mes 33 ans - ça y est la messe est dite) entre mon carnet/agenda/pense-bête papier, où sont notées certaines dates d'anniversaires et les envois de cartes postales en carton par la Poste (la ... quoi ?!). J'ajoute à cela, une pincée de paganisme qui me permet de retenir les mois de naissance d'une impressionnante quantité de personnes grâce au seul fait que j'eus pratiqué l'astrologie lorsque j'étais jeune et innocente ! Ou peut-être aussi que je corresponds parfois au cliché judéo-chrétien de la femme qui, en mémorisant un maximum de dates d'anniversaires (comme d'autres s'éclatent à retenir l’entièreté du bottin), prend soin des autres car dieu (avec un petit "d", oui je fais c'que j'veux, j'suis grande maint'nant) le lui a demandé ...

   La bonne nouvelle dans tout ça, c'est que j'ai pour noble projet de m'en taper moi aussi, un jour. L'option "bouddhisme" (comme ça, on aura fait le tour de toutes les grandes pensées religieuses) est potentiellement envisageable, aux grands maux, les grands remèdes. Et surtout, je n'en veux à personne (sauf peut-être à ce fumier de Marc Z que je prends en grippe pour la seconde fois déjà sur ce blog) parce que c'est ça aussi de grandir ...

Bonus

lundi 11 février 2019

... chien

    

    Avec le dulciné on a visité une nouvelle maison. Il y avait pas mal de points positifs, il faut l'avouer mais entre autres petits défauts il y a eu ... le chien ! Le chien, le chien du voisin, ce con de chien ... on ne sait même pas à quoi il ressemble mais on sait qu'il a une qualité : la pugnacité. On nous a vanté ses mérites de grand bavard et on nous a fait croire que si on ne l'entendait pas, c'était qu'il était mort. Erreur ! Le chien n'était certes pas à aboyer sur les lapins le fion au grand vent, non. Il était enfermé dans sa maisonnée, à la fenêtre, à guetter péniblement (du fait de sa petite taille) le badaud à effrayer.

   Au son de sa voix, on devine que le chien en question est un tit-chien mais pas un tit-chien-mignon comme il en existe (peu), un roquet ! "Roquet", en voilà un mot qui désigne très bien son objet, ça sonne sale et méchant. Le roquet est le genre d'animal qui questionne gravement les capacités d'évolution et la génétique déplorable du noble Canis Lupus. Le roquet, c'est le chien qui aurait gâché ma vie si j'avais accepté de vivre dans cette maison. Il m'aurait aboyé dessus, à travers la clôture, à la moindre plantation de patate et à chaque éternuement. Comme si le fait de jardiner était une offense à la terre et de respirer une insulte à une quelconque divinité canine.

   Il ne faut pas croire, en général j'aime bien les chiens... mais ceux des autres* ! Le chien est affreusement dépendant de son maitre*, il couine lorsque celui-ci franchit le pas de la porte (aller et retour), il fait une crise d'épilepsie à la vue d'une valise (!) et menace de se suicider -en langage non compréhensible- à peu près dix fois par jour*. Le chien lèche, bave et chie absolument partout* ... et surtout, il schmoute* ! La schoumeterie du chien se mesure sur une échelle allant de "je laisse un peu de mon odeur sur tes mains" à "tu vas devoir bruler ta maison parce que je viens de m'ébrouer dedans après une bonne pluie."

   Le chien fait aussi tout un tas de conneries*. J'en sais quelque chose, le premier chien que j'ai eu est décédé en de tragi-comiques circonstances. Il a mangé de l'anti-limace. Le produit a beau être bleu et chimique, il fallait qu'il le bouffe pour briser mon cœur de fillette de CE2. Il y a aussi les chiens mangeurs de charentaises, les chiens voleurs de vol-au-vent, les chiens courseurs de facteurs, les chiens aboyeurs de pneus, les chiens frotteurs de jambes et sans oublier, bien sûr, les chiens croqueurs de visages humains.

   Les seuls chiens qui trouvent grâce à mes yeux ce sont les chiens de bergers, ceux-là même qui sont à la mode en ce moment. Cela dit, je doute que les bergers australiens ou les border-collies que je croise en plein centre-ville sauront longtemps se satisfaire d'un ou deux jets de frisbee dans un parc. Un jour, ces belles bêtes se rebelleront et prendront le chemin de la montagne pour aller gronder du mouton fugueur. Ils feront un gros fuck, avec leurs superbes patounes, à ces putains de citadins qui les enferment dans des trois pièces. Parce qu'un beau chien, c'est un chien en liberté ...


* Le comparatif avec les enfants saurait-il, à cet endroit précis, trouver une justesse de propos ?

mardi 5 février 2019

... télé-réalité

  

   Quand je découvre un nouveau concept de télé-réalité, j'ai l'impression d'assister à l'accouplement improbable entre deux races de chiens très très moches. Le rejeton est hideux et toute sa descendance le sera aussi. Tous les croisements sont permis, qu'importe le résultat, tant que la bête tient (à peu près) debout. Je propose donc, pour poursuivre la métaphore, que Loft Story soit un chihuahua et que Star Academy soit un chien chinois à crête.

   C'est ainsi qu'on peut aisément se mettre dans la peau d'un producteur sans éthique et imaginer en trois secondes chrono un concept "original". Il suffit de piocher des idées garanties 100% recyclées et de les mixer de manière tout à fait aléatoire. Sans oublier, tout de même, les trois mamelles télévisuelles : du ludique, du sexy et du pathos. Le tout, c'est d'y aller en douceur pour que le spectateur ne soit pas amené à vomir un bout de pizza hut* sur sa télécommande.

    Enfin, ça c'était avant, parce qu'il va sans dire que maintenant que certains caps ont été franchis et que tout semble permis. Je prédis d'ici quelques années des télé-réalités du genre ...

- Mince express ! : "Des candidats aux physiques ingrats parcourent le monde, exclusivement à pieds, pour trouver le chirurgien plastique de leur rêve. Auront-ils toujours besoin de chirurgie arrivés au terme de leur voyage ? Auront-ils changé d'avis après avoir côtoyé la laideur du monde ?"

- L'agence de la dernière chance ! : "Des chômeurs de longue durée s'enferment trois mois dans une agence Pôle Emploi et leurs conseillers. Qui craquera le premier ? Qui sortira avec (encore) un travail ? Qui rencontrera le conseiller de sa vie ?"

- Visite secrète ! : "Un conseiller en immobilier, aussi inutile qu'une cheminée condamnée et con qu'un bidet, accompagne de futurs acheteurs dans la visite de la maison de leur rêve. Les propriétaires vivent encore sur place et tout se fait en caméra cachée. Vont-ils accepter l'offre d'achat ou vont-ils appeler le G.I.G.N ?"

- Famille au premier regard ! : "Des familles au bord de la rupture échangent définitivement époux et enfants, le tout grâce à des données de compatibilité saisies dans un logiciel. La nouvelle belle-maman fera t-elle des quiches au thon enfin convenables ? Les enfants seront-ils heureux avec un papa qui ne les tape pas à l'aide de mocassins à glands ?"

- La France a un incroyable réfugié ! : "Des réfugiés se présentent à un casting, le jury est exclusivement composé de CRS. Lequel d'entre eux saura émouvoir son auditoire et ainsi obtenir des papiers ? Qui sera renvoyé dans son pays?"

   Alors, certes, je suis d'humeur cynique et pour tout dire, pas tout à fait honnête. Il y a une émission qui trouve une certaine grâce à mes yeux et que je regarde pour mon bon plaisir. Mais je ne dirai pas explicitement laquelle, car il est important de garder son jardin secret ... au lieu d'exposer son cul à la télé !

* Et bim, le placement produit !

vendredi 1 février 2019

... jardin



   Ne pas avoir de jardin, ça me rend chagrin. Alors, avec le dulciné, on s'est mis en tête de louer une petite maison à la campagne. On ne cherche pas un palais même si les critères cheminée ET vue époustouflante sur les Pyrénées relèvent, très certainement, du pur fantasme. C'est ainsi que nous sommes allés visiter notre première maison dans une très jolie vallée du Tarn, avec belle vue sur les montagnes -ohlaladisdonc- ! Au bout d'une route chaotique au milieu de nulle part, la promesse d'un éden s'est mué peu à peu en cauchemar !

   Revenons à l'annonce publiée sur internet et faisons une traduction point par point :

    "Maison" = Demie-maison construite dans l'ancienne étable d'une fermette. De l'autre côté, vit un vieux monsieur, dit "le papé", qui stocke devant ses fenêtres tout un tas de saloperies (vieux camion et vélos rouillés en première ligne de cette déchetterie DIY). Pour s'y retrouver, on nous précise qu'à partir de la 3e travée, nous sommes chez lui. Par contre, le hangar à deux pas de la porte d'entrée, lui, appartient à un agriculteur. Il a plein de machines (gros engins hin hin hin*), ce qui garantie très certainement de la culture roundupée tout autour.

   "3 pièces" = une pièce de vie de taille raisonnable, plutôt jolie (et seule photo disponible sur le site de location, comme de par hasard) et un étage prédécoupé avec des panneaux de bois partout. Une fenêtre donnant sur le grenier (vide, sombre et poussiéreux) du voisin dans une chambre, une fenêtre donnant sur le mini couloir dans l'autre. C'est petit, moche, oppressant, de style "sauf une fois au chalet".

   "Calme" = En plus du "papé" qui vit de l'autre côté du mur. Il n'y a qu'à faire dix pas pour arriver chez un autre voisin. Chien de garde tous crocs dehors et aboiements zélés, jeux pour enfants en plastoc dans un jardinet, voitures en pagaille salement garées ... tous les indices sont là pour mentionner la présence d'une famille aimant tout sauf diner dans le calme et faire du scrabble au coin du feu !

   "110m²" = 110 m² en comptant l'espace extérieur, hein alors ?! Parce que même si je suis pas douée en géométrie-mathématisante, il n'y a pas à tortiller du derrière, le compte n'y est pas !

   "500 m² de terrain" = un tout petit bout de verdure en pente où passent et repassent allégrement les jolis petits tracteurs de l'agriculteur. Additionné à cela, tout de même, les trois premières travées sous avant-toit mais ... avec du gravier ! Euh ... je le fais où mon potager ?!

   "Garant obligatoire" = Faut pas se mettre des bâtons dans les roues comme ça, monsieur ! C'est du pur masochisme. Parce qu'à 600 euros, ton truc tu le loueras jamais ! Je suis certaine que même les parisiens, qui ont enchainé sur la visite d'après, ont préféré retourner fissa respirer les crottes de chiens et marcher dans les micro-particules de la capitale plutôt que d'habiter ici !

Bon ... Tout ça, évidemment, j'ai pas osé lui dire en face. Mais des "on n'a pas le coup de cœur", il risque d'en entendre encore un moment.

* Celles et ceux qui auront honteusement (ou non) regardé au moins une fois L'amour est dans le pré, reconnaitront l'humour subtil de Karine Le Marchand -de rêve-)

dimanche 27 janvier 2019

... papeterie


  J'avoue, je suis peut-être un peu fofolle dans ma tête pour me rendre à Emmaüs dans l'unique but de trouver des jolies cartes postales (vierges de tout vœux cordiaux et familiaux, évidemment) et renouveler ainsi mon stock, soigneusement gardé dans une jolie boîte. C'est pas le trajet qui me coûte le plus en temps et en énergie, non, ce sont les longues minutes à éplucher chaque carte (hormis celles encore conservées dans des enveloppes, faut pas déconner) en écartant ainsi un bon lot de mochetés, ringardises ou absolues misogynies (sans trouver, hélas, de cartes musicales avec des pingouins).

   J'ai trouvé aussi quelques flyers égarés dans le lot, j'imagine bien la scène qui pourrait s'en suivre: "Coucou mamie, je t'envoie ce joli flyer de Puy-de-Fou qui date de 1999, j'ai pensé que ça te ferait plaisir." Et puis, il y a un sacré tas de cartes postales offertes gracieusement par des associations aussi diverses que variées. Donc en fait, ça revient à payer un truc gratuit, Emmaüs, c'est vraiment trop sympa ! Bon blague à part, il y a les fameuses cartes postales de ces gens qui peignent avec la bouche ou le pied qui sont tout bonnement hallucinantes et qui commencent à constituer une part importante de mon stock. Donc, amigos, si vous en recevez une un jour, soyez indulgents.

   Le stock de cartes postales, je l'ai commencé un beau soir en me rendant au restaurant avec mon cher et tendre de l'époque. On tombe sur une poignée joyeuse de personnes s'affairant autour d'une poubelle. Curieux, on s'approche et on constate que la poubelle est entièrement remplie de cartes postales neuves, sous blister (!) ni salement moches ni mochement sales. Ni une, ni deux je me joins à la riante communauté sous l’œil mi-amusé mi-perplexe de mon compagnon et repars avec une bonne trentaine de petits trésors cartonnés.

   Donc tout ça pour dire que oui, même les cartes postales ça se trouve d'occasion et que voilà une bien belle manière d'évoquer, l'air de rien, le défi rien de neuf !  

samedi 26 janvier 2019

... banquier


   Je suis allée au bar avec des copains. Pardon, je rectifie : je suis allée dans un RestÔOoorant-Concept-Bar-à-vins avec des copains plein aux as (où on paye son verre de vin plus cher qu'une bouteille mal choisie au carrefour market pour aller se pinter en appartement avec des copains pas riches). Enfin, plein aux as, à vrai dire, j'en sais rien. Je suis pas allée vérifier le montant exact de leur PEL mais en tout cas, eux, ils en ont un, PEL.

   Moi, j'ai droit au LEP c'est presque tout pareil avec les mêmes lettres mais en fait ça veut pas du tout dire la même chose. Le "P" c'est pour "Populaire" parce que quand t'es "Populaire", c'est pas très conseillé de faire des "Plans"comme avec l'autre "P". C'est un coup à s'endetter grave et à devoir enfiler un accessoire auto pour aller gueuler dans les manifs.

   N'empêche, le PEL ça a un bon taux qu'on m'a dit et ça, je l'ai appris grâce à un copain plein aux as. Mon banquier, qui régulièrement change étrangement d'identité tout en bas à droite dans la fenêtre de navigation sur le site internet de la banque, lui il ne m'a jamais rien dit. Même quand il s'appelait Michel, même quand il s'appelait Sandrine, même quand il s'appelait Marc, même quand il s'appelait Laure, ... Je sais même pas si Laure portait des lunettes ou une moustache (est-ce qu'il ou elle a les yeux bleus ? Est-ce qu'il ou elle est blond.e ? J'ai trouvé : c'est Alfred !) parce que comme les autres, elle ne m'a jamais invitée jamais à des rendez-vous.

   Bon, je suis de mauvaise foi, Sandrine, elle, je l'ai rencontrée il y a quelques années (oui, quand même) et le PEL, elle me l'avait proposé. Mais mettre de côté 20 balles par mois et pour pas y toucher pendant plusieurs années, j'appelle ça du pur masochisme. Et je soupçonne Sandrine d'avoir des petites commissions (ou peut-être la grosse) en proposant ce genre de Plan à n'importe qui, surtout ceux qui ont en poche une Putain de visa électron ...

vendredi 25 janvier 2019

... colgate


   Triclosan ! Fluorure ! Propylène ! Polypropylène ! Copolymère ! Diethanolamine ! On dirait des clairement des insultes de ce bon vieux Capitaine Haddock mais ce sont en fait des composants chimiques présents dans les dentifrices de la grande distribution. Ça sonne moche moche moche !

   Mais en plus, même si je ne suis pas vegan, savoir qu'il y a potentiellement un petit bout d'Azalée ou de Porcinet dans ma pâte à reluire les chicots, je trouve que ça fait beaucoup ! Et comme j'ai pas envie d'attraper un cancer de la gencive ou d'être détraquée des glandes, j'ai tout d'abord décidé de passer au dentifrice bio.

   Et puis, finalement je lis que sous couvert de cui-cui les petits oiseaux, certaines marques labellisées sont parfois un peu daubées du tube. En plus, les dentifrices c'est emballé dans du vilain plastique plein de perturbateurs de glandes (encore!) et c'est même pas recyclable. Bref, tout ça m'amène à une seule et unique conclusion : il va falloir le fabriquer moi-même, bordel à brosse !

  Me voilà donc en possession d'un pot en verre (tout en veillant à ce que le couvercle en métal ne rentre pas en contact avec l'argile parce que c'est une affaire de ions, tu vois) rempli d'une pâte vraiment pâteuse, verte, au lointain goût de noix de coco avec des petits grains d'argile qui crissent sous les crocs. Ça mousse même pas, ça tache le lavabo, le miroir, les murs (!) et aussi mon pull parce que je suis pas douée.

   Et ben, malgré tout ça, mon dentifrice à moi je l'aime parce qu'il contribue à niquer le grand capital (comment ça c'est un crachat dans un océan de bave ?!).

jeudi 24 janvier 2019

... travail


   J'ai mal aux fesses. Tout ça parce que je m'obstine à tenir mon bureau de chômeuse sur un canapé clic-clac. C'est bien plus moelleux qu'une chaise de bureau. Et on ne dirait pas comme ça mais le séant s'affaisse petit à petit et c'est très douloureux. En plus, j'ai une dégaine miteuse avec un vieux jogging authentique 90's piqué à ma mère et une couette sur le dos parce que je suis trop fauchée pour pousser les radiateurs électriques à fond (chaleur qui de toutes façons s'échappe sans aucune gêne par le velux et autres endroits mystérieux).

   Pour moi, être sans travail c'est dire au-revoir à une partie de mon égo. Plus de valorisation par autrui, si ce n'est le chat qui content d'être repu par la bonne pâté que je n'ai évidemment pas préparé, vient me gratifier d'un ersatz de câlin. Plus de sentiment d'accomplissement personnel, si ce n'est ce moment héroïque où j'ai fait trois magasins au lieu d'un pour tenir mes engagements anti-déchets. Plus de réponse à de nombreuses sollicitations si ce n'est l'ami S. qui me rappelle régulièrement à mes engagements de presque-pilier-de-bar (merci!).

   Cela dit, une fois accepté le fait que lorsque je suis chez moi je ne ressemble pas à une hôtesse du salon de l'auto (ou même de l'agriculture), il y a tout de même bien des avantages à ne pas travailler comme par exemple le fait que je bouffe un tel tas de vidéos sur la plateforme d'arte que je suis sûre d'être actionnaire de la chaine sans le savoir et que je suis quasi prête pour Question pour un champion. Tiens, la voilà ma nouvelle carrière, c'est tout tracé ... je vais faire du jeu télévisuel ! Ah ouais mais pour ça, faut se lever du canapé ... 

mercredi 23 janvier 2019

... argent




   Si j'avais de la thune, je réserverai de suite un avion pour Rennes (j'écarte ici la problématique "bilan carbone"). Événement familial oblige, je me creuse les méninges pour trouver une solution qui soit à la fois viable pour mon portefeuille et ma santé mentale (non je ne peux pas conduire 8 heures d'affilée, c'est inhumain!).

   C'est étrange comme la Bretagne peut sembler à l'autre bout du Monde dès qu'il s'agit de s'y rendre et de ne plus la contempler sur la carte en fantasmant sur ses côtes escarpées, ses macareux et d'un bon mathusalem de cidre (pourquoi pas?!). Là de suite, j'aurai moins de frais en me rendant dans une capitale européenne à la mode, tiens ... Budapest par exemple !

   La seule solution envisageable, c'est le bus Macron. Celui où je peux m'imaginer aisément dans la peau d'un hippie parcourant l'Amérique de Sud (ou l'Inde) tentant de rejoindre la vallée Qzersda au mont Efgsgiou en 10h de trajet minimum. Bon, sauf que là c'est tout plat et que les paysages sont à chier. Mais c'est aussi celui où je m'interdis de dormir parce que je veux voir le moment où le chauffeur va flancher après ses 48h de trajets sans pause.

   Je rêve très très fort d'un billet de train au tarif d'un billet de bus sans le bilan carbone de l'avion. Au cours de ce périple en car je vais, à tous les coups, me retrouver à côté d'un adulte peu recommandable ou pire encore à côté d'un enfant ! Et tout ça parce que je suis pauvre ... double peine hé !

mardi 22 janvier 2019

... facebook




    J'ai quitté Facebook durant la mi-juillet 2017. Tout ça à cause d'une banale histoire d'égo malmené qui a fait déborder le vase de la connerie virtuelle. Les trois premières semaines ont été laborieuses, n'envisageant pas les alternatives, je me suis retrouvée dans une sorte de trou noir socialo-webesque. J'avais la trouille de n'être au courant de rien et oubliée de tous. Peut-être même de ne plus exister tout court.

   Un an et demi après, je constate que je n'ai pas disparu. La vie sociale persiste et quelques informations arrivent à bon port. Mais encore faut-il trouver la parade ! Par exemple, s'abonner aux vieilles bonnes newsletters, comme peuvent le faire tonton Gérard et tatie Danielle qui peinent encore à envoyer leurs "courriels". Je me sens parfois un peu seule dans ce rétro-pédalage technologique. Je me rends compte que les cafés culturels et les associations écologistes utilisent toutes, sans exception, ce moyen de communication. Ce paradoxe me désole tout autant que je l'excuse.

   Alors, je me surprends de temps en temps à naviguer sur des pages au vilain logo bleu - tout en n'ayant pas de compte - et à jongler entre les sempiternels "connectez-vous" et "créez un compte". "Plus tard", "plus tard", "plus tard", "plus tard", "plus tard", "plus tard" ... que je clique frénétiquement. Aujourd'hui, cet obstacle récurrent a bien failli avoir raison de ma motivation. Mais c'était sans compter sur le message - un sms bien évidemment - de Marie : "t'as la classe de plus être sur facebook".

   Et là, d'un coup, cet égo qui prenait tant cher face au gargantuesque-miroir-déformeur-de-réalité s'est vu regonflé !