dimanche 27 janvier 2019

... papeterie


  J'avoue, je suis peut-être un peu fofolle dans ma tête pour me rendre à Emmaüs dans l'unique but de trouver des jolies cartes postales (vierges de tout vœux cordiaux et familiaux, évidemment) et renouveler ainsi mon stock, soigneusement gardé dans une jolie boîte. C'est pas le trajet qui me coûte le plus en temps et en énergie, non, ce sont les longues minutes à éplucher chaque carte (hormis celles encore conservées dans des enveloppes, faut pas déconner) en écartant ainsi un bon lot de mochetés, ringardises ou absolues misogynies (sans trouver, hélas, de cartes musicales avec des pingouins).

   J'ai trouvé aussi quelques flyers égarés dans le lot, j'imagine bien la scène qui pourrait s'en suivre: "Coucou mamie, je t'envoie ce joli flyer de Puy-de-Fou qui date de 1999, j'ai pensé que ça te ferait plaisir." Et puis, il y a un sacré tas de cartes postales offertes gracieusement par des associations aussi diverses que variées. Donc en fait, ça revient à payer un truc gratuit, Emmaüs, c'est vraiment trop sympa ! Bon blague à part, il y a les fameuses cartes postales de ces gens qui peignent avec la bouche ou le pied qui sont tout bonnement hallucinantes et qui commencent à constituer une part importante de mon stock. Donc, amigos, si vous en recevez une un jour, soyez indulgents.

   Le stock de cartes postales, je l'ai commencé un beau soir en me rendant au restaurant avec mon cher et tendre de l'époque. On tombe sur une poignée joyeuse de personnes s'affairant autour d'une poubelle. Curieux, on s'approche et on constate que la poubelle est entièrement remplie de cartes postales neuves, sous blister (!) ni salement moches ni mochement sales. Ni une, ni deux je me joins à la riante communauté sous l’œil mi-amusé mi-perplexe de mon compagnon et repars avec une bonne trentaine de petits trésors cartonnés.

   Donc tout ça pour dire que oui, même les cartes postales ça se trouve d'occasion et que voilà une bien belle manière d'évoquer, l'air de rien, le défi rien de neuf !  

samedi 26 janvier 2019

... banquier


   Je suis allée au bar avec des copains. Pardon, je rectifie : je suis allée dans un RestÔOoorant-Concept-Bar-à-vins avec des copains plein aux as (où on paye son verre de vin plus cher qu'une bouteille mal choisie au carrefour market pour aller se pinter en appartement avec des copains pas riches). Enfin, plein aux as, à vrai dire, j'en sais rien. Je suis pas allée vérifier le montant exact de leur PEL mais en tout cas, eux, ils en ont un, PEL.

   Moi, j'ai droit au LEP c'est presque tout pareil avec les mêmes lettres mais en fait ça veut pas du tout dire la même chose. Le "P" c'est pour "Populaire" parce que quand t'es "Populaire", c'est pas très conseillé de faire des "Plans"comme avec l'autre "P". C'est un coup à s'endetter grave et à devoir enfiler un accessoire auto pour aller gueuler dans les manifs.

   N'empêche, le PEL ça a un bon taux qu'on m'a dit et ça, je l'ai appris grâce à un copain plein aux as. Mon banquier, qui régulièrement change étrangement d'identité tout en bas à droite dans la fenêtre de navigation sur le site internet de la banque, lui il ne m'a jamais rien dit. Même quand il s'appelait Michel, même quand il s'appelait Sandrine, même quand il s'appelait Marc, même quand il s'appelait Laure, ... Je sais même pas si Laure portait des lunettes ou une moustache (est-ce qu'il ou elle a les yeux bleus ? Est-ce qu'il ou elle est blond.e ? J'ai trouvé : c'est Alfred !) parce que comme les autres, elle ne m'a jamais invitée jamais à des rendez-vous.

   Bon, je suis de mauvaise foi, Sandrine, elle, je l'ai rencontrée il y a quelques années (oui, quand même) et le PEL, elle me l'avait proposé. Mais mettre de côté 20 balles par mois et pour pas y toucher pendant plusieurs années, j'appelle ça du pur masochisme. Et je soupçonne Sandrine d'avoir des petites commissions (ou peut-être la grosse) en proposant ce genre de Plan à n'importe qui, surtout ceux qui ont en poche une Putain de visa électron ...

vendredi 25 janvier 2019

... colgate


   Triclosan ! Fluorure ! Propylène ! Polypropylène ! Copolymère ! Diethanolamine ! On dirait des clairement des insultes de ce bon vieux Capitaine Haddock mais ce sont en fait des composants chimiques présents dans les dentifrices de la grande distribution. Ça sonne moche moche moche !

   Mais en plus, même si je ne suis pas vegan, savoir qu'il y a potentiellement un petit bout d'Azalée ou de Porcinet dans ma pâte à reluire les chicots, je trouve que ça fait beaucoup ! Et comme j'ai pas envie d'attraper un cancer de la gencive ou d'être détraquée des glandes, j'ai tout d'abord décidé de passer au dentifrice bio.

   Et puis, finalement je lis que sous couvert de cui-cui les petits oiseaux, certaines marques labellisées sont parfois un peu daubées du tube. En plus, les dentifrices c'est emballé dans du vilain plastique plein de perturbateurs de glandes (encore!) et c'est même pas recyclable. Bref, tout ça m'amène à une seule et unique conclusion : il va falloir le fabriquer moi-même, bordel à brosse !

  Me voilà donc en possession d'un pot en verre (tout en veillant à ce que le couvercle en métal ne rentre pas en contact avec l'argile parce que c'est une affaire de ions, tu vois) rempli d'une pâte vraiment pâteuse, verte, au lointain goût de noix de coco avec des petits grains d'argile qui crissent sous les crocs. Ça mousse même pas, ça tache le lavabo, le miroir, les murs (!) et aussi mon pull parce que je suis pas douée.

   Et ben, malgré tout ça, mon dentifrice à moi je l'aime parce qu'il contribue à niquer le grand capital (comment ça c'est un crachat dans un océan de bave ?!).

jeudi 24 janvier 2019

... travail


   J'ai mal aux fesses. Tout ça parce que je m'obstine à tenir mon bureau de chômeuse sur un canapé clic-clac. C'est bien plus moelleux qu'une chaise de bureau. Et on ne dirait pas comme ça mais le séant s'affaisse petit à petit et c'est très douloureux. En plus, j'ai une dégaine miteuse avec un vieux jogging authentique 90's piqué à ma mère et une couette sur le dos parce que je suis trop fauchée pour pousser les radiateurs électriques à fond (chaleur qui de toutes façons s'échappe sans aucune gêne par le velux et autres endroits mystérieux).

   Pour moi, être sans travail c'est dire au-revoir à une partie de mon égo. Plus de valorisation par autrui, si ce n'est le chat qui content d'être repu par la bonne pâté que je n'ai évidemment pas préparé, vient me gratifier d'un ersatz de câlin. Plus de sentiment d'accomplissement personnel, si ce n'est ce moment héroïque où j'ai fait trois magasins au lieu d'un pour tenir mes engagements anti-déchets. Plus de réponse à de nombreuses sollicitations si ce n'est l'ami S. qui me rappelle régulièrement à mes engagements de presque-pilier-de-bar (merci!).

   Cela dit, une fois accepté le fait que lorsque je suis chez moi je ne ressemble pas à une hôtesse du salon de l'auto (ou même de l'agriculture), il y a tout de même bien des avantages à ne pas travailler comme par exemple le fait que je bouffe un tel tas de vidéos sur la plateforme d'arte que je suis sûre d'être actionnaire de la chaine sans le savoir et que je suis quasi prête pour Question pour un champion. Tiens, la voilà ma nouvelle carrière, c'est tout tracé ... je vais faire du jeu télévisuel ! Ah ouais mais pour ça, faut se lever du canapé ... 

mercredi 23 janvier 2019

... argent




   Si j'avais de la thune, je réserverai de suite un avion pour Rennes (j'écarte ici la problématique "bilan carbone"). Événement familial oblige, je me creuse les méninges pour trouver une solution qui soit à la fois viable pour mon portefeuille et ma santé mentale (non je ne peux pas conduire 8 heures d'affilée, c'est inhumain!).

   C'est étrange comme la Bretagne peut sembler à l'autre bout du Monde dès qu'il s'agit de s'y rendre et de ne plus la contempler sur la carte en fantasmant sur ses côtes escarpées, ses macareux et d'un bon mathusalem de cidre (pourquoi pas?!). Là de suite, j'aurai moins de frais en me rendant dans une capitale européenne à la mode, tiens ... Budapest par exemple !

   La seule solution envisageable, c'est le bus Macron. Celui où je peux m'imaginer aisément dans la peau d'un hippie parcourant l'Amérique de Sud (ou l'Inde) tentant de rejoindre la vallée Qzersda au mont Efgsgiou en 10h de trajet minimum. Bon, sauf que là c'est tout plat et que les paysages sont à chier. Mais c'est aussi celui où je m'interdis de dormir parce que je veux voir le moment où le chauffeur va flancher après ses 48h de trajets sans pause.

   Je rêve très très fort d'un billet de train au tarif d'un billet de bus sans le bilan carbone de l'avion. Au cours de ce périple en car je vais, à tous les coups, me retrouver à côté d'un adulte peu recommandable ou pire encore à côté d'un enfant ! Et tout ça parce que je suis pauvre ... double peine hé !

mardi 22 janvier 2019

... facebook




    J'ai quitté Facebook durant la mi-juillet 2017. Tout ça à cause d'une banale histoire d'égo malmené qui a fait déborder le vase de la connerie virtuelle. Les trois premières semaines ont été laborieuses, n'envisageant pas les alternatives, je me suis retrouvée dans une sorte de trou noir socialo-webesque. J'avais la trouille de n'être au courant de rien et oubliée de tous. Peut-être même de ne plus exister tout court.

   Un an et demi après, je constate que je n'ai pas disparu. La vie sociale persiste et quelques informations arrivent à bon port. Mais encore faut-il trouver la parade ! Par exemple, s'abonner aux vieilles bonnes newsletters, comme peuvent le faire tonton Gérard et tatie Danielle qui peinent encore à envoyer leurs "courriels". Je me sens parfois un peu seule dans ce rétro-pédalage technologique. Je me rends compte que les cafés culturels et les associations écologistes utilisent toutes, sans exception, ce moyen de communication. Ce paradoxe me désole tout autant que je l'excuse.

   Alors, je me surprends de temps en temps à naviguer sur des pages au vilain logo bleu - tout en n'ayant pas de compte - et à jongler entre les sempiternels "connectez-vous" et "créez un compte". "Plus tard", "plus tard", "plus tard", "plus tard", "plus tard", "plus tard" ... que je clique frénétiquement. Aujourd'hui, cet obstacle récurrent a bien failli avoir raison de ma motivation. Mais c'était sans compter sur le message - un sms bien évidemment - de Marie : "t'as la classe de plus être sur facebook".

   Et là, d'un coup, cet égo qui prenait tant cher face au gargantuesque-miroir-déformeur-de-réalité s'est vu regonflé !